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Sur la route

Dans le rétroviseur du Mixbus: Festivaler au Festival international de la chanson de Granby

Par Isabelle Langlois - Mixbus
7 novembre 2022

Quand on me parle de Granby, je pense inévitablement au Festival international de la chanson de Granby (communément appelé FICG de son petit nom) ou au Zoo… Oui, je ne suis pas insensible aux multiples photos de pandas roux qu’ils annoncent.

Cependant, les spécimens du FICG m'intéressent quand même beaucoup plus parce que c’est l’occasion de faire des découvertes musicales inattendues. Je me sens comme une exploratrice des contrées sonores francophones à la recherche de la nouvelle bête de scène du Québec. Cette incursion musicale est possible parce qu’au cœur du Festival a lieu le plus important concours de chanson francophone en Amérique du Nord. Cette compétition rassemble chaque année des dizaines d’artistes venant de tout le Canada pour faire entendre leur talent d'auteurs-compositeurs-interprètes.

Il faut savoir que le FICG est dans le paysage de la chanson francophone depuis 54 ans! Ça nous ramène au 2 mai 1969 aux années d’or de Renée Martel, Renée Claude ou de Robert Charlebois qui lance la même année l’album culte Québec Love (si j’avais les ailes d’un ange, je partirais pour… Granby!).

Depuis, le festival en a vu passer des grands noms de la chanson québécoise comme Jean Leloup (qui avait créé controverse à l’époque), Émile Bilodeau, Lisa LeBlanc, Philippe Brach, Patrice Michaud, Karim Ouellet, Dédé Fortin et bien d’autres. Pour cette édition 2023, c’est l’artiste granbyenne Oli Féra qui a remporté les honneurs le 24 août dernier!

Pour ce rendre jusqu’à la grande finale, le festival présente un lot de concerts gratuits de toutes les ampleurs, rondes de compétition, vitrines, cocktail musicaux, et même une soirée chanson imposée pour les 24 demi-finalistes. Du 4 au 27 août, il s’en est passé des affaires: France D’Amour au Centre-Ville, Kinkead à L’escale, Seba chez Ben (oui la fameuse cantine avec une enseigne gigantesque), Étienne Fletcher au Palace de Granby, le spectacle Jamais trop tôt mettant en vedette des jeunes de 14 à 17 ans, etcetera, etcetera. Vraiment 23 jours chargés à bloc!

Avec le Mixbus, je suis arrivée pour l’apogée du FICG lors du dernier weekend. On est le 25 août, au lendemain de l’annonce de la lauréate du concours et on sent les gens à la fête. C’est le temps des célébrations avec trois jours de spectacles gratuits présentés au parc Daniel-Johnson. Pour l’occasion, le festival met le paquet: grosse scène, kiosques, arbres illuminés et mapping. Ça commence avec une journée à saveur hip hop sous un soleil de plomb. Naomi, la protégée de Coeur de Pirate, s’élance devant la foule accompagnée de ses danseuses. Elle donne le ton au party qui s’en vient! Soudainement, une rumeur court dans l’audience. Fredz qui la précède ne peut plus faire le spectacle. On attend impatiemment qui va bien le remplacer pour voir arriver KNLO en grand sauveur. Jacob me parle de lui comme le diamant du Québec les yeux brillants. Que cela ne tienne, Koriass termine le bal pour ajouter à mon copain une couche d’extase. C’est que Jacob a un tatouage représentant la pochette de Love Suprême sur la jambe. Il est ben fan. Le rappeur donne un show rodé au coton entouré de ses musiciens. La formule full band sonne comme une tonne de briques.

Le lendemain, on remarque que la foule est moins jeune et plus diversifiée en âge. La soirée débute avec le rock éclectique de Cayenne, alias Stéphanie Bouchard. Le festival la connaît bien parce qu’elle a participé à l’École nationale de la chanson de Granby en plus de la 53e édition. Arrive ensuite Damien Robitaille et ses milles chansons (tient donc, un autre gagnant du FICG). Le public ne prend que quelques minutes pour être totalement séduit. Il met parfaitement la table au méga spectacle de Pierre Lapointe qui clôt la soirée (surprise le gagnant du concours en 2001). La scène est remplie à craquer d’artistes qui l'accompagnent pour nous envelopper de sa musique. Ce pilier de la chanson francophone qui cumule plus de 20 ans de carrière devant nous, c’est trop beau! On se laisse bercer par les mélodies mélancoliques et son rock dansant. Vraiment, on passe par toutes les émotions.

Le dimanche nous réserve quant à lui une journée pop à souhait avec Kanuel Lauriautl, Marilyne Léonard et MARIE-MAI! Kanuel ouvre joyeusement le bal devant un public déjà en mode 5 à 7. Sur le parterre, les plus hâtifs sont installés avec leur chaise pliante pour profiter de la fin de la journée. Au fil des chansons, on voit les festivaliers se mettre debout et laisser de côté leur adirondack. C’est le temps de bouger! Marilyne Léonard se livre devant cette foule qui se dégourdit peu à peu. Je suis particulièrement fan de ses covers de La Bohème et de Ça m’énerve. La chanson Bateaux vient ravir tout le monde!

Et là, arrive le moment tant attendu, l’ultime finale du FICG, avec la grande, la reine, la magnifique, la toute! Marie-Mai mesdames et messieurs! Mon copain n’en revient pas comment elle maîtrise la scène et la foule. C’était une première fois pour lui et il se laisse ensorcelé. L’énergie est à son summum pour chacun de ses hits. C’est un long spectacle sans temps mort qui nous fait réaliser comment on connaît toutes ses chansons.

Avec les trois jours passés au FICG, on réalise aussi que la programmation nous a apporté un immense sentiment de fierté. Ça fait du bien de mesurer toute la richesse de la chanson francophone et comment on est chanceux d’avoir du talent de même au Québec. C’est avec honneur qu’on peut dire notre Marie-Mai, notre Pierre Lapointe et notre Oli Féra (future grande artiste comme ses prédécesseurs)!

À manger

  • Vivre l’expérience Chez Ben, une cantine classique qui fait partie du paysage granbyen depuis 1950! Vous avez sûrement déjà vu l’immense enseigne de 30 pieds de haut du méga Ben qui surplombe la rue, c’est un incontournable en ville.
  • Se revigorer en déjeunant au Café de la Brûlerie, un magnifique restaurant situé dans une maison au charme d’antan. La terrasse avec son bar tiki aux abords de la rivière vont tout aussi vous tomber dans l'œil.
  • Se dépayser au chic rustique Bistro Kapzak qui sert des plats polonais traditionnels. Le menu vous mettra l’eau à la bouche et vous ne repartirez pas sur votre appétit, c’est garanti.

À boire

  • Visiter la distillerie de la Chaufferie qui se situe dans un immense bâtiment de briques rouges construit à la fin des années 1800 pour alimenter en chauffage les immeubles de la société Imperial Tobacco. Leurs gins vous donneront tout autant de chaleur!
  • Découvrir la sélection de bières de la microbrasserie Vrooden qui offre entre autres une vaste sélection de produits sans alcool. Tout le plaisir de la bière sans le mal de tête pour poursuivre ton weekend en festival.
  • Vivre son après-festival au OBLON tout près. Je vais avoir l’air de prêcher pour ma paroisse parce qu’un des propriétaires est le fils à la blonde au frère du père de mon chum (non non, c’est surtout parce que l’ambiance en vaut la peine!).

À faire

  • Profiter de l’été en allant se baigner à la plage du Parc national de la Yamaska.
  • Bouger au parcours de l’Artria, un circuit de vélo parsemé d'œuvres récupéré de cinq Symposiums internationaux de sculpture monumentale qui ont eu lieu de 1997 à 2000 et en 2015. C’est assez wow merci!


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